La Croix-Rouge haïtienne poursuit sa campagne de prévention du chikungunya
Publié le 15 octobre 2014
Port-au-Prince, 11 octobre 2014
» Est-ce que vous savez comment vous protéger du virus chikungunya? », demande Marc Antoine, un volontaire de la Croix-Rouge Haïtienne à une foule avec l’aide de son mégaphone. Il fait partie de l’équipe d’intervention couvre les rues de Croix-des-Bouquets, une zone commerciale de forte affluence en Haïti, où la maladie transmise par les moustiques pose un risque pour beaucoup. Leur tâche est de diffuser des informations simples et pertinentes aux résidents, dont beaucoup peuvent ne pas reconnaitre le nom du virus, ni le fait que leur vie pourrait être en danger.
Il s’agit d’une préoccupation généralisée. Près de 65, 000 cas suspects de chikungunya ont été signalés en Haïti depuis le début de l’épidémie en mai de cette année, selon l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS). Les autorités sanitaires n’ont pas cessé de travailler afin de pour freiner l’effet du virus, et la Croix-Rouge Haïtienne joue un grand rôle dans le renforcement de la communauté afin de rester en bonne santé.
De concert avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), les travailleurs de santé communautaire de confiance comme Marc visent à aider 25, 000 personnes dans les zones les plus touchées par la maladie. Les coordonnateurs des volontaires de la Croix-Rouge Haïtienne ont dirigé les sessions de « formation des formateurs’’, qui forment les volontaires afin qu’ils puissent à leur tour, former d’autres dans leur communauté a diffuser des informations importantes. Cela peut inclure: comment reconnaître les symptômes de chikungunya, où se faire soigner et la façon de prévenir la maladie.
Une main-d’œuvre sanitaire à l’échelon comme celle-ci, permet non seulement aux résidents de prendre en charge leur propre santé grâce à l’engagement des pairs, mais ils permettent également aux personnes les plus vulnérables d’accéder aux soins de santé.
« Nous prêtons une attention particulière aux mesures de contrôle des vecteurs de transmission de la maladie et les mécanismes de surveillance pour chaque communauté selon le réseau communautaire où résident ces volontaires », a déclaré Lina Villa, responsable de Santé en Urgence de l’Unité de Réponse aux désastres Panaméricaine (PADRU en anglais) de la FICR qui est basé au Panama.
Treize coordonnateurs, un de chaque branche de la CRH, ont pour mission de former 500 autres volontaires des communes les plus vulnérables afin de sensibiliser un maximum de personnes et impliquer les membres de la communauté.
Dans les zones urbaines de Delmas et Croix-des-Bouquets, les groupes de volontaires ne passent pas inaperçus dans les rues et leur présence suscite des réactions de la population à écouter, participer et agir. « Les habitants de Croix-des-Bouquets ont exprimé l’importance de cet effort de prévention du chikungunya, parce qu’ils ont admis qu’ils ne comprenaient pas vraiment comment éviter d’attraper la maladie », exprimait vivement Dorelus Jackson, coordonnateur de la Croix-Rouge Haïtienne en charge des activités d’assainissement et de sensibilisation avec les volontaires. Dans ces communautés, la connaissance c’est un pouvoir qui leur permet de se protéger du virus eux-mêmes et également leurs proches.
«La Croix-Rouge Haïtienne a mobilisé son réseau de volontaires afin de venir en aide à la population Haïtienne. Nous investissons dans des campagnes de promotion de la santé qui s’appuient sur de multiples moyens de communication, comme la radio et des travaux de sensibilisation de porte-à-porte incluant les activités de pulvérisations », a expliqué le Dr. Agénor Junior Clergé, Directeur du Département Programmes et Projets (DPP) de la Croix-Rouge Haïtienne.
183 volontaires qui sont déjà formés à la méthodologie de lutte contre les épidémies ont suivi un cours de recyclage sur les maladies vectorielles de façon à mieux faire face à l’épidémie de chikungunya.
Cette approche multifacettes a facilité la diffusion des messages de prévention à un plus grand nombre de personnes, surtout dans les zones rurales reculées qui sont difficiles d’accès pour les volontaires. Toutefois, le Dr. Clergé avertit, «Malgré la baisse significative des cas, le peuple haïtien doit rester sur ses gardes car la chikungunya est toujours présent dans notre environnement. »
Doudly Elius, FICR